Envol

5 décembre 2008

"Voici le mois de mai où les fleurs volent au vent..." Déjà décembre... Je me souviens que ce jour-là, les petits de la mésange avaient quitté le joli matelas de mousse si douil Cosima let du nichoir et s'étaient envolés par grand soleil. Je pense à Cosima ma fille, qui ne va pas tarder à lever l'ancre... Vingt ans déjà, mais... Je me revois à la maternité comme si c'était hier! Je me réveille de l'anesthésie et l'aventure commence, pleine d'imprévus, de fous rires, de complicité, de petites chamailleries, de confidences, de larmes séchées, de bonheur, d'amour. Je pousse le landau où dort mon bébé, fière comme Artaban. Elle a trois ans et entre à la maternelle, elle avance sans hésiter vers sa classe, sans se retourner, et je me sens abandonnée, la gorge nouée... La première année d'école, tout devient si sérieux. Puis brusquement le temps s'accélère et atteint la vitesse de la lumière, et tout passe si incroyablement vite. Ma doudou, ton enfance rien que l'espace d'un battement de cils, si facile, sans égratignures, comme de glisser sur un miroir... Ton adolescence et nos tasses de thé, tes bleus au coeur, nos disputes parce que tu m'as encore piqué mon rimel ou mon petit pull cachemire, notre union fait la force contre les hommes de la maison qui nous font franchement braire quelquefois. Toutes ces années comme une poignée de sable qui a glissé entre mes doigts, et tu es déjà sur le seuil de notre porte, femme, si vivante, si belle... Et je suis fière comme Artaban.